mercredi 7 novembre 2012

Les vampires au cinéma.




Fin du 19ème siècle, les frères Lumière créent le cinématographe, alors que Bram Stocker écrit à la même période "Dracula". Dés 1909, les vampires, en noir et blanc, se propagent au cinéma muet de l'époque et ne cesseront d'effrayer et de fasciner le public jusqu'à aujourd'hui. Il est d'ailleurs à noter que le fantasme de la "Vamp", femme fatale, ensorceleuse et séductrice, vient littéralement du vampire.

Allemagne, 1922, Murnau s'inspire directement du "Dracula" de Stocker pour son "Nosferatu" (mais n'a pas obtenu les droits pour conserver les noms du roman). Le vampire est monstrueux et la mise en scène géniale, avec notamment, l'utilisation d'images en négatif pour une scène devenue mythique. C'est grâce à Murnau que le vampire gagne ses caractéristiques principales au cinéma : créature de la nuit craignant le soleil (c'est la première fois qu'est évoqué la mortalité du vampire aux rayons du soleil, ce qui est différent du roman "Dracula" ou le vampire est seulement plus vulnérable en journée), cercueil, et attirance pour des belles victimes féminines, que le vampire peut envouter.




C'est en 1931 que le roman de Stocker sera véritablement adapté au cinéma, par Tod Browning, avec Bella Lugosi dans le rôle titre. Il est à noter que c'est le premier film parlant dans ce domaine. Lugosi sera à jamais "Le" Dracula du cinéma. Après avoir connu une popularité énorme dans les années 1930, puis le désintérêt de tous, et n’ayant pu se recycler dans aucun autre rôle, Bela Lugosi tombe dans la dépression, abuse de la morphine et finit même par dormir dans un cercueil, avant de mourir en 1956, complètement oublié par le public.





Alors que sonne le glas pour les vampires américains, le mythe retraverse l'atlantique et Dracula débarque en Angleterre, avec la technicolor et le studio Hammer !
En 1957, Christopher Lee est repéré pour sa grande taille qui, de défaut (jusque là il ne trouvait pas de rôle principal à cause de cela), devient un atout majeur, et joue d'abord la créature de Frankenstein dans le film du même titre. En 1958, il est révélé dans son plus grand rôle "Le cauchemar de Dracula", qui reste aussi une des plus belles interprétation du roman de Stocker avec celui de Coppola. Il reprendra le rôle de Dracula à dix reprises, pas toujours avec le même succès.




Encore une fois , le mythe s'épuise. Roman Polanski rend un bel hommage à la Hammer avec "Le bal des vampires" en 1967 (c’est son 4éme long-métrage), parodie hilarante qui exploite tous les éléments du folklore vampirique : Transylvanie neigeuse, gousses d’ail aux portes, Van Helsing décoiffé, comte Dracula aristocrate et envoûtant, sans oublier de belles et innocentes villageoises. Le personnage principal, interprété par le réalisateur Polanski, est l’assistant froussard et incapable de Van Helsing.





Une dizaine d'années passent encore, avec quelques productions médiocres, qui ne retiendront pas l'attention... A noter cependant, le remake de "Nosferatu" en 1979, par Werner Herzog avec un Klaus Kinski criant de vérité, et la belle Isabelle Adjani. En utilisant la musique de Wagner et de nombreuses références à la peinture, Herzog identifie le vampire à une créature non seulement romantique, mais issue du romantisme. Plongée dans le patrimoine cinématographique allemand, cette relecture fidèle (quasiment plan par plan le film de Murnau) surprend : Herzog livre un film très lent, aux couleurs pastel, semblant ne pas se soucier des possibilités techniques qui lui sont offertes.





En 1983, un film étrange et sulfureux aborde le thème des vampires : "Les prédateurs" avec Catherine Deneuve et David Bowie. Mal accueilli à sa sortie par la critique et le public (surtout aux Etats-Unis), le film s'est bâti au fil des années une réputation de film culte, mélangeant vampirisme, amour saphique, et atmosphère gothique.




La fin des années 80 signe le retour des vampires aux USA avec de nouvelles interprétations du mythe.
En 1987, sortent "Aux frontières de l'aube" et "Génération perdue" qui relancent l'intérêt pour les films mettant en scène des vampires et de jeunes adultes, thèmes récurrents de notre époque. Ces films sont beaucoup plus modernes que les précédents à ce sujet et visent à attirer un plus large public. Malheureusement , trop ancrés dans les années 80/90, ils ont tendance à mal vieillir...

En 1992, Coppola s'approprie le mythe et tente de revenir aux sources de la légende de Dracula. Son scénario est ainsi fidèle à l'œuvre écrite par Bram Stoker et s'éloigne des clichés des versions cinématographiques précédentes. En revanche, l'une de ses originalités par rapport au livre a été l'introduction d'un certain érotisme qui fut critiqué lors de la sortie du film. De plus, Coppola fait de Dracula un vrai héros romantique et accentue l'histoire d'amour avec Mina, qui sera le symbole de la rédemption du vampire.





Autre film culte de la même époque : "Entretien avec un vampire", tiré du roman de Anne Rice, en 1994. Réalisé par Neil Jordan, le casting rassemble Tom Cruise, Brad Pitt, Antonio Banderas et Christian Slater. Au début, Anne Rice n’était pas très emballée par cette brochette de play-boys mais a tout de même accepté d’écrire le scénario. Le film fut un succès retentissant à son tour et a gagné de nombreuses récompenses. Il a même relancé les ventes du roman qui s’est retrouvé dans la liste des bestsellers. La suite du roman a également été adapté sous le nom "La Reine des Damnés", avec l'acteur français Vincent Perez.





La fin du siècle et l'avènement du nouveau est celui des créatures de la nuit : films, séries, livres... Les vampires comme les loups garous ont le vent en poupe ! D'icône de l'horreur avec Bram Stoker, le vampire est devenu sulfureux et capable de sentiments, symbole de la libération des tabous et de la sexualité débridée avec Anne Rice. Au contraire, avec Stephenie Meyer et la série "Twilight", le vampire est présenté comme chaste et pudibond, ce qui, d'après Alain Pozzuoli, « vide le mythe vampirique de sa substance »...


A voir également pour leur originalité, mais aussi pour le respect des "codes" vampiriques, les trilogies "Blade" (l'un des seuls vampire noir du cinéma et champion de baston) et "Underworld" (avec un +++ pour le 3ème film et préquel de la série, qui a des couleurs et des décors somptueux), ainsi que le film "Van Helsing" (2004).





On notera, pour finir, quelques films originaux, comme "Je suis une légende" où le vampirisme est un virus de fin du monde, ou le film suédois "Morse", réalisé par Tomas Alfredson en 2008, et son remake américain de 2010, "Laisse-moi entrer" de Matt Reeves.

En conclusion , il est bon de noter que la plupart des bons films de vampires sont tirés avant tout de bons romans qu'il ne faut pas manquer de lire ...

Et je compte bien vous faire partager ultérieurement quelques critiques de livres et de films de façon plus approfondie... 

Vampiriquement vôtre,

Korydwenn

références : http://www.fluctuat.net/5895-Histoire-des-vampires-au-cinema
+ allociné et wikipédia

2 commentaires:

  1. Heu, je n'ai rien vu sur Bella :'( Elle n'est pas vampire... on m'aurait menti, à l'insu de mon plein gré.

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    1. Y'a juste une phrase sur "TWilight" ... Mais bon , je ferais peut être un article quand j'aurais vu le dernier ...

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